12 JUIN 2020. Les Éducateurs Spécialisés sont des Travailleurs Sociaux Spécialisés dans la protection et la prise en charge des enfants et adolescents en situations difficiles. Ces professionnels sont diplômés de l’Ecole Nationale des travailleurs sociaux Spécialisés (ENTSS Ex ENAES).

Ainsi, ils interviennent dans les structures de protection de l’enfant créées par l’Etat du Sénégal telles que les Centres de Sauvegarde, les Structures de l’Action Educative en Milieu Ouvert (AEMO), les Centres Polyvalents et récemment les centres de premier accueil. Cependant, le recrutement de ces professionnels est lent voir inexistant. Ainsi, une cinquantaine d’Educateurs  Spécialisés des promotions 2007 à 2011 restent à être recrutés dans la Fonction Publique au moment où il y’a un déficit criard de personnels dans les Structures et aujourd’hui plus que jamais l’Etat du Sénégal est encore interpellé sur la question de protection des enfants.  

         Récemment, en 2016 la formation des Educateurs Spécialisés a été transférée au Centre de formation judiciaire (C.F.J.). Les sortants du C .F.J. sont des élèves fonctionnaires qui étaient directement intégrés dans la Fonction Publique à la fin de leur formation en Juillet 2019 à notre détriment au moment où nous les Educateurs Spécialisés sortant de l’ENTSS attendons pendant plus de treize ans notre recrutement dans la fonction Publique. Vous conviendrez avec nous que l’équité et la justice constituent assurément les garants d’une cohabitation apaisée entre les membres de toute communauté humaine.

Au demeurant, à défaut d’être recruté comme fonctionnaire, avec l’appel à candidature de l’Etat certains d’entre nous animés d’un grand élan de patriotisme ont démissionné des emplois qu’ils occupaient dans les Organisations Non Gouvernementales (ONG).  Nous avons été pris comme vacataires au mois de juillet 2019 par le Ministère de la Justice et déployés dans les différents services externes de la Direction de  l’Education Surveillée et de la Protection Sociale (D.E.S .P.S)  un peu partout dans le pays. Depuis notre prise de fonction, nous abattons un travail colossal pour la prise en charge et la protection des enfants qui nous sont confiés dans la plus grande discrétion.

Monsieur le Président, depuis janvier 2020, une fois de plus  nous n’avons pas perçu nos indemnités de vacation. Cela fait six mois, Six mois d’attente, Six mois d’angoisse. Six mois à courir derrière ce qui nous est dû.

C’est une situation dramatique car les Educateurs Spécialisés vacataires, les prestataires de service (Enseignants des sections scolaires, formateurs des sections Enseignements techniques professionnelles et autres) sont dans la même situation. Ce qui n’est pas sans conséquence sur notre situation socio-économique surtout dans le contexte du Covid-19. Nous devons des arriérés de location à nos bailleurs et nos enfants risquent de ne pas reprendre le chemin de l’école parce que nous devons de l’argent aux établissements qu’ils fréquentent. Il s’y ajoute que nous sommes dans l’impossibilité de prendre en charge convenablement nos familles surtout en cette période de pandémie du Covid-19  mettant à rude épreuve notre dignité d’homme et de chef de famille. 

Monsieur le Président, c’est en désespoir de cause que nous vous adressons cette lettre pour que la situation se décante. En effet, nos nombreuses démarches à la Direction de l’Education Surveillée et de la Protection Sociale, et au Ministère sont restées sans succès. Apparemment, ceux qui doivent débloquer la situation ou faire quelque chose se hâtent lentement. 

Connaissant votre sens élevé de la justice et votre attachement à la dignité humaine, vous êtes notre lueur d’espoir dans la grisaille qui meuble notre quotidien en ces périodes. Aidez-nous pour que ce qui nous est dû nous revienne.

 Ainsi, conscients de votre attachement indéfectible à ces valeurs, les éducateurs spécialisés diplômés de l’ENTSS comptent sur le sens élevé de l’engagement qui vous caractérise, pour le payement de leur indemnité de vacation leur recrutement dans la Fonction Publique Sénégalaise.  Etant donné que gouverner, c’est prévoir être équitable et bien organiser nous ne pensons pas que les jeunes qui sont formés et qui viendront du C.F.J. sont plus méritant ou plus sénégalais que nous ?

La Présidente

Ndèye  Astou  DIBA

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