17 JUILLET 2020. Je ne voudrais pas garder dans mon esprit ce que je ressens en pensant à Ousmane Tanor DIENG, rappelé à Dieu le 15 juillet 2019, donc il y a un an. 

Diplomate de formation et de vocation, l’homme était sérieux, serein et sociable. J’ai connu Tanor sur recommandation du Président Abdou Diouf dont j’étais un conseiller spécial. Il était un bon second et le plus proche collaborateur du Président, en tant que Directeur de cabinet, à côté de Oumar Ngalla Ndoye et Moustapha KA. Il était dans les plus grands secrets de la République et  était tellement dévoué à servir son Patron, le Président Abdou Diouf qu’on lui prêtait le titre du « Vrai Président ».

 Les éloges et témoignages de Diouf, à son égard, faisaient de Tanor son successeur, donc l’ennemi à abattre, du moins, pour certains ténors du PS. Mais, Dieu en a décidé autrement pendant les élections présidentielles de 2000.

Mais, c’est avec l’alternance, que Tanor a montré son vrai visage d’homme d’État en  menant, de main de maître, le Parti socialiste, un lourd héritage, sans perdre ni la face, ni la dignité. Malgré les 12 années de l’alternance, avec son cortège de déballages, de transhumance, Tanor a tenu le cap. Avec persévérance, dignité et fidélité. 

Des milliards, des postes juteux lui ont été proposés après une série de chantages sur des dossiers sensibles qu’il a eus à gérer mais, il a préféré s’opposer en toute dignité. Le Président Abdoulaye Wade et tous ses adversaires ont loué son comportement républicain après de vaines tentatives. Malgré toutes les injustices subies avec le PS dans l’opposition, il est resté droit dans ses bottes, comme il aimait, lui-même, le dire. Nombreux étaient les secrets d’État dont il était dépositaire, mais, il n’a jamais été pris à défaut de déballage. Et il en savait assez pour déstabiliser le régime libéral et le Sénégal avec.

Ses valeurs humaines, républicaines, ainsi que ses profondes convictions l’ont portée à la tête de l’Internationale Socialiste. Contrairement à certains hommes politiques et jeunes cadres actuels qui s’enorgueillissent à alimenter et à livrer à la Presse et les réseaux sociaux de confidentialités et de secrets d’État. 

Sa loyauté l’a obligé à soutenir le candidat Macky ensuite  à l’accompagner une fois élu Président de la République le restant de sa vie.

Tanor était un homme d’État d’une rare espèce et non un homme de détails, car, il a préféré être inhumé avec ses secrets plutôt que de les laisser à la postérité. 

Qu’Allah l’agrée pour avoir servi avec veillamence et dextérité ses semblables et notre cher Sénégal. 

Mes ferventes prières pour le Repos de son âme au Paradis Céleste. 

Mouhammadou Araby Niass 

Imam Ratib de la Grande mosquée de Léona Niassène- kaolack.

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