Le décès de feu Babacar Toure, Qu’Allah l’accueille en Son paradis, est une très grande perte aussi bien pour le peuple sénégalais que pour le peuple mauritanien.

A cette douloureuse occasion, je tiens à présenter mes condoleances à sa famille, ses proches, au peuple sénégalais et mauritanien et ceux, de part le monde, épris de paix, de justice et de démocratie.

Dans ses fréquentations, ses amitiés, son comportement sincère, son légendaire franc-parler toujours au service des positions constructives et de la vérité, même amère, jetée à la figure de tout le monde du plus bas au plus haut de l’échelle des deux côtés du fleuve, mais toujours dans une bonne ambiance et dans l’intérêt supérieur des deux pays et des deux peuples, il était difficile de dire si Babacar était mauritanien ou sénégalais.

J’ai eu la chance de faire sa connaissance et de le côtoyer de près durant mon séjour au Sénégal en 1992 et 1993 comme premier Ambassadeur mauritanien après la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays.

Nous nous sommes rencontrés peu de temps après ma présentation des lettres de créance en juin 1992 et je me suis vite rendu compte que j’avais besoin de ses conseils, de ses relations et de son entregent mais aussi, parfois, de ses coups de gueules et même de ses sincères et fraternelles « remontrances » pour mener à bien la mission, pas toujours facile, qui m’était confiée.

Depuis, nous sommes restés en contact, lui dans son brillant parcours de patron de presse et de communication, moi dans mon nomadisme diplomatique ;Puis, nous nous sommes rencontrés pour la dernière fois, à Bamako lors de l’élection presidentielle de 2013, dont j’étais observateur pour l’Union africaine et lui, invité personnel du candidat Ibrahim Boubacar KeitaFidèle à ses positions panafricanistes et animé du souci constant de favoriser tout ce qui est de nature à consolider les liens entre notre pays et ses voisins immédiats de la sous-région à travers les relations personnelles notamment, il avait tenu, dès l’annonce des résultats de l’élection à nous amener, M. Mohamed El Mustapha Ould Bedreddine, qui etait également observateur de la même élection pour le compte du parlement panafricain et était très lié à lui et moi-même, voir le président Keita chez lui.


Nous étions les seuls observateurs à échanger directement et assez longuement avec le président élu.

C’était ça aussi Babacar, la hauteur de vues, la générosité et la bonté sans limites.

Repose en paix, cher Babacar.

Puisse le Très Haut te combler de sa miséricorde et te rétribuer pour toutes tes bonnes œuvres et, en particulier, pour avoir, sans relâche, œuvre au rétablissement et à la pérennisation de la concorde et de l’entente entre deux pays et deux peuples que tout unit et que rien ne devrait séparer.

Nouakchott, 1/8/2020

Ahmed Ould Sid’Ahmed

Ancien Ambassadeur de la RIM au Sénégal

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