29 SEPT 2020. Lors de sa tournée agricole, dans le Saloum, le président de la République avait ordonné aux entreprises privées d’investir sur la relance de la filière arachide. Une idée que les producteurs du Saloum ont rejeté complètement. Car selon eux, jamais une campagne de commercialisation de l’arachide n’a été aussi profitable aux producteurs de l’oléagineux du fait de l’intervention des opérateurs chinois. C’est d’ailleurs l’avis de Mamath Thiam, grands producteurs d’arachides établi dans le département de Nioro. M Thiam demandent au chef de l’Etat de lever la mesure interdisant l’exportation de l’arachide sénégalais.
De son avis, »depuis 1989, une campagne arachidière n’a été aussi bonne en termes de recettes à la commercialisation, avant l’arrivée des chinois, le meilleur prix qu’on nous fixait sur le marché national était inférieur à 140f le kg. Mais c’est la présence des opérateurs chinois qui ont changé la donne, ils achètent le kg d’arachide à 300 francs Cfa par moments, et ils nous trouvaient même dans nos champs ou à la maison pour prendre nos graines au comptant. Pas de charge de transport pour le producteur, encore moins d’autres frais supplémentaires » se réjouit le paysan.
Il déplore également le fait qu’à chaque fois que le président doit faire une tournée agricole, on lui sélectionne les meilleurs champs.
« Sans compter la mesure présidentielle interdisant l’exportation de l’oléagineux sénégalais. Alors que nous nous sommes allés par nos propres moyens, nous n’avons reçu ni de semences, ni d’intrants, donc l’état doit nous donner l’opportunité de profiter de nos récoltes. On doit au moins pouvoir acheter un kg de riz en vendant un kg d’arachide. Les opérateurs nous pillent sans pitié, ils n’occupent que leurs propres intérêts. Ils récupèrent les bonnes semences, les intrants et nos terres et pour couronner, ils reviennent nous imposer des prix décevant » se désole M. Thiam.
Venu recueillir les préoccupations des producteurs, Bachir Ba, président du mouvement Ar Sunu Momel demande au Président Sall « d’insister sur la formation des producteurs d’arachide, doter les services techniques les moyens nécessaires pour produire de bonnes graines et des engrais de qualité. Et surtout ouvrir le marché Sénégalais aux opérateurs étrangers, tout en régularisant les prix. Ainsi, les producteur et les oléagineux se ceindront les reins et profiteront sur leurs productions’‘. Et puis, conseille-il »On ne doit pas privilégier les intérêts de la Sonacos où travaillent, tout au plus, 1 millier de personnes, au détriment des intérêts de près de 6 millions d’agriculteurs. Nous courrons encore derrière des bons impayés qui date depuis 2012, et pour éviter de telles situation se répètent, il faut régulariser le marché avant le démarrage de la prochaine campagnes de commercialisation car l’hivernage promet de bons rendements ».
Téning THIARE/ KAOLACK/KHIRENA
