6 NOV 2020. Situé quelque part entre Mbodiène et Nguéniéne, Ndiémane se sent oublié. Avec 3.740 âmes, cette bourgade fait partie des 25 villages de la commune de Nguéniéne dans le département de Mbour.
Infrastructures sanitaires, scolaires, électricité, adduction en eau…, le village manque de tout. Ici, la population vit un supplice sans nom. Des cases en pailles entourées de palissades de la même matière cohabitent avec quelques bâtiments en dur.
Ici, la couverture maladie universelle (Cmu), le plan Sénégal émergent (Pse), le programme d’urgence de développement communautaire (Pudc), l’eau, l’électricité, sont des choses dont Ndiémane n’entend parler qu’à la radio. Rien ne montre une quelconque émergence. Pourtant, ce village perdu au milieu de la savane, veut accéder aux infrastructures sociales de base.

« Depuis sept ans nous sommes restés sans eau. Même les puits ont tari. Nous travaillons dans le maraîchage, alors, imaginez les difficultés que nous rencontrons pour subvenir à nos besoins en eau. Nous attelons des charrettes pour aller chercher de l’eau très loin. Nos enfants veulent travailler mais ils ne trouvent pas de travail. Heureusement, nous avons un Cem, mais pas de lycée », confesse Fatou Thiaw, présidente du regroupement des femmes de Ndiémane.

« Le tarissement de la nappe phréatique a paralysé toutes les activités agricoles qui s’y déroulaient » , a déclaré Alioune, superviseur de l’Association Afafa.

Comme un refrain, le manque de moyens est soulevé partout. La vie est dure pour les villageois qui font des aller-retours journaliers de plusieurs kilomètres pour chercher de l’eau, charger leurs portables.
C’est encore plus pénible pour les femmes qui accouchent.

« Quand les femmes accouchent, elles rencontrent beaucoup de difficultés. Elles sont parfois transportées en charrette à la recherche d’un centre sanitaire plus approprié », explique Fatou Thiaw.

Depuis 1990, l’ONG Afafa vient en soutien aux habitants du village. En cette période de pandémie, pour permettre aux populations de reprendre des forces, ils ont remis des kits de vivre, de semences entre autres. Aussi l’hivernage a été très gracieuse, ce qui a permis à la nappe phréatique de se ressourcer. Ainsi, avec l’appui de l’ONG, des lueurs d’espérance subsistent.

« Nous avons quatre écoles élémentaires et un Cem. Nous avons une très vielle ambulance qui s’embourbe constamment sur la route. Nous manquons de beaucoup de choses et nous demandons aux autorités de penser à nous », se plaint Babacar Yacou Diouf, chef de village de Ndiémane.

Ainsi, des routes adéquates, un centre hospitalier décent entre autres sont des préoccupations majeures.
Le village attend encore sa part d’infrastructures et Ndiémane ne désespère pas de voir un jour son terroir sortir de l’ornière de la précarité.

KHIRENA.NET AVEC KHADY NDOYE

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