Les acteurs du secteur de l’eau et de l’assainissement ont préconisé un plan d’action pour consolider les acquis dans le processus de réalisation des Objectifs de Développement durable (Odd), dans ce contexte de crise économique découlant de la pandémie du coronavirus.
Le secteur de l’eau, hygiène et d’assainissement peaufine sa stratégie dans la lutte contre la Covid-19. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’organisation d’une visioconférence, la présidence du Directeur de l’Assainissement, Dr Ababacar Mbaye. Cette rencontre virtuelle a été sanctionnée par la proposition d’un plan d’actions pour le secteur Wash. Auparavant les participants ont échangé sur le « Rôle du secteur Eau, Hygiène et Assainissement dans le Covid-19 », et « le Partage du projet relatif au Forum des entreprises et les innovations en assainissement ».
Le directeur, Dr Abacar Mbaye a fait l’économie de la contribution des services relevant du ministère de l’Eau et de l’Assainissement dans la lutte. Il a énuméré des activités mises en œuvre telles que des séances de sensibilisation sur le lavage des mains, le bon usage des toilettes, le partage des bonnes pratiques ont organisées dans le monde rural, sans oublier la participation des agents de la direction de l’assainissement dans les comités régionaux de gestion de l’épidémie. En outre les services ont entrepris l’exécution du Programme d’urgence de riposte qui se déclinera en termes dotations de masques Type Ffp2, des opérations de vidange des fosses septiques des marchés et des écoles….
Il est ressorti de cette vidéoconférence le constat de l’appropriation des bonnes pratiques d’hygiène. Il reste par contre leur pérennisation. Comment faire ancrer les bonnes pratiques au sein de la masse lorsque la peur de contracter le virus va disparaître ? « Il faut mener une vaste campagne de sensibilisation pré-hivernale pour éviter des situations d’assainissement assez critique en utilisant la Covid-19 comme argument pour renforcer la stratégie de plaidoyer auprès des ménages en vue d’un changement positif de comportements », a proposé Dr Seydina Sène, de l’Initiative Prospective Agricole et Rurale ( Ipar).
Le représentant de l’Unicef, Racine Kane a axé son intervention sur le défi de la continuité des services d’eau et d’assainissement, dans un contexte de réduction des effectifs au sein des sites de production de l’eau potable et de traitement des eaux usées entre autres. Ce point a été également abordé par Abdoulaye Mballo et Dr Papa Samba Diop de l’Onas. Ces derniers ont expliqué que les opérations pré-hivernages peuvent réduire les incidences des contacts avec les eaux usées qui peuvent véhiculer le coronavirus.
Les autres interventions qui produiront les mêmes effets en termes de réduction des risques de propagation du virus, selon le Directeur de l’Hygiène publique, Dr Diomaye Dieng, c’est la collecte régulière des déchets dans les marchés avec la mise en place de 20 Points de Propreté aménagés par l’Unité de Coordination de la Gestion des déchets ( Ucg ) dans des espaces publics à Dakar et dans les régions, le renforcement du dispositif des bâtiments publics.
Au juste, le changement de comportement ne se décrète pas selon plusieurs techniciens. Du moins c’est ce qu’avance Madame Fatima Sall, président de l’Association des jeunes professionnels de l’Eau et de l’Assainissement du Sénégal (Ajpeas), lorsqu’elle déclare : « le changement de comportement s’accompagne inévitablement de moyens conséquents et de mesures incitatives et coercitives ».
Mais selon les experts, cette crise aura des conséquences sur l’atteinte des objectifs du secteur à cause des contraintes de mobilisation des ressources financières pour la mise en œuvre des projets et la construction des infrastructures. Selon les représentants de « Acces/Usaid », Madame Ann et Fadel Thiam, le secteur Wash risque d’être la victime collatérale de l’actuelle crise économique. Ils ont proposé l’élaboration d’un plan de plaidoyer pour lever des financements.
Idrissa SANE/ KHIRENA