23 JUIN 2020. Il y’a de cela 9 ans,  le guide libyen, Khadafi a été renversé par l’intervention franco-britannique et le pays mis au chaos. Aujourd’hui, la Libye ne risque pas de revenir à une gouvernance normale. Elle est divisée en deux capitales, deux camps qui se disputent le contrôle du pays. Nous avons à Tripoli le gouvernement officiel soutenu par la Communauté nationale de Fayez el Sarraj (né le 20 février 1960 à Tripoli, homme d’État libyen. En vertu des accords de Skhirat, il est désigné en décembre 2015 Président du conseil présidentiel et Premier ministre, il prend fonction le 12 mars 2016  en exil en Tunis) et en face, celui installé à Tobrouk du Maréchal Aftar qui est soutenu par l’Égypte, les Emirats Arabes Unis, l’Arabie saoudite et la Russie et même par la France. Par contre, le gouvernement de Tripoli est soutenu par  le Qatar, la Turquie tout en ayant comme privilège la reconnaissance officielle.   

Le Maréchal Aftar s’autoproclame Président de l’ensemble de la Libye ce qui n’est reconnu par personne. Ce dernier passe à la vitesse supérieure en lançant une offensive contre Tripoli, ce qui s’est soldé par un échec de taille. Auparavant, il avait gagné la confiance et le soutien des pays arabes et des pays occidentaux ce qui lui avait valu la reconquête du croissant pétrolier en délivrant Daech de cela. Il apparaissait comme rempart contre Daech (Organisation terroriste militaire et politique d’idéologie salafiste) et contre l’islam.

Cependant, il ne s’est pas contenté seulement de cela à cause d’un égo surdimensionné voulant se lancer à une conquête de la Libye dans son entièreté. D’ailleurs, c’est pour cela qu’il avait lancé en 2019 une offensive sur Tripoli croyant obtenir une victoire militaire rapide.

Au même moment, l’envoyé spécial de l’ONU GHASSANE SALAMÉ avait réussi, après un long et minutieux travail, à rassembler les différentes factions, les différents tribus et les différents interlocuteurs en Libye pour essayer de leur trouver une sortie de crise. Malheureusement,  l’offensive militaire d’Aftar  a fait tout voler en éclat. Ce qui conditionne la démission de GHASSANE SALAMÉ bien vrai ce dernier dit avoir démissionné pour des raisons de santé. Depuis, la Libye est replongée dans le chaos et l’ONU se trouve incapable de trouver un successeur à GHASSANE SALAMÉ.

Les deux camps penchent sur des positions : Fayez el Sarraj estime qu’il a un gouvernement légal qui doit donc être soutenu par tout le monde alors qu’Aftar estime qu’il est celui qui a la légitimité. Rappelons que Aftar était aidé militairement par les russes qui ont accepté d’envoyer des mercenaires et aussi par les Emirats Arabes Unis ; c’est pourquoi, il a lancé une offensive le mois dernier sur Tripoli. Malgré tout, il a échoué et le revers de la médaille est que le gouvernement de Tripoli a reconquis des bastions perdues ce qui met fin à la partie pour Aftar qui perd du soutien et désavoué par le parlement de Tobrouk et de son allié russe. Si le gouvernement de Tripoli a obtenu cette victoire, c’est grâce à un renfort de troupe de 7000 hommes envoyés par Ankara.

Bien sûr que les Turcs sont intéressés par le pétrole libyen où ils ont commencé des forages dans la méditerranée. En janvier dernier, cette initiative Russo-Turque avait conduit à une médiation entre Fayez el Sarraj et Aftar.

Les deux hommes s’étaient rendus à Moscou et ensuite une conférence de l’ensemble des protagonistes était tenue à Berlin. A l’issue de cette conférence, chacun était engagé à cesser d’aider son protagoniste préféré bien que personne n’a obtenu cette promesse.

Actuellement, Aftar est hors-jeu mais certainement le conflit va continuer ce qui maintiendra la Libye dans une gouvernance anormale. Ce sont les Russes et les Turcs qui s’arrangent bien de cela en maintenant ce pays en ruine, mal à se relever où chacun exploite une partie à ses profits. 

Les pays africains doivent revoir la figure  de leur carte géopolitique d’autant plus que les puissances qui semblent leur venir en aide le font que dans la prise en charge de leur intérêt. L’Afrique et la Libye ont commis une erreur irréparable en trahissant le guide libyen.   

Par BABOU SARR dit MAÎTRE BABOU, Prof HG CEM NIORO SUD.

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