Après avoir lancé un appel à l’annulation de la dette publique et au rééchelonnement de la dette privée de l’Afrique en mars, Macky Sall a milité, jeudi, pour la prolongation en 2021 du moratoire de la dette africaine par le G20, lors de son discours à l’université d’été du Medef, un syndicat du patronat français. 

« A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles ». Le président Macky Sall a demandé jeudi la prolongation en 2021 du moratoire de la dette africaine par le G20, arguant de la nécessité de relancer l’économie du continent, très affaiblie par la crise sanitaire. Mi-avril, les pays du G20 avaient pris la décision inédite de suspendre jusqu’à la fin de l’année les remboursements de la dette des pays les plus pauvres, confrontés à une fuite de capitaux et des chutes de recettes fiscales en raison de la pandémie.
« Ce moratoire doit être révisé pour nous permettre réellement de bénéficier de ces reports de remboursement », a déclaré le chef de l’État devant l’université d’été du Medef, dont il est l’invité d’honneur de la 21ème édition (26 et 27 août. « L’Union Africaine souhaite travailler avec ses partenaires pour une extension du moratoire du G20 sur l’année 2021 », a-t-il ajouté.
À titre d’exemple, M. Sall a rappelé que le taux de croissance de son pays, projeté initialement à 6,8%, attendrait au mieux 1,1% en 2020, plaidant pour une aide qui permette à l’Afrique « de disposer d’espaces budgétaires entièrement consacrés à la riposte sanitaire, à la résilience économique et sociale et surtout à la sauvegarde de l’emploi ».
En France pour deux jours, donc, Macky Sall s’est entretenu mercredi avec le président Emmanuel Macron. Il a relevé l’abondance des plans de sauvetage financiers déclenchés au sein de l’Union européenne. « La sacro-sainte règle de discipline budgétaire, selon laquelle les déficits annuels ne doivent pas excéder 3% du PIB, est aujourd’hui écartée pour faire face à la crise partout dans le monde », a-t-il fait valoir.
« C’est avec le même esprit qu’il convient de considérer la question de l’allègement du fardeau de la dette pour accompagner l’Afrique dans ses efforts », a-t-il ajouté, affirmant qu’ »avec un montant de 365 milliards de dollars, la dette africaine ne représente que 2% du volume de la dette mondiale ». La rédaction Soleil Tech

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