28 AOÛT 2020. Pour une fois, l’unanimité s’est presque faite autour de la décision du Comité exécutif de la Fédération sénégalaise de football (Fsf) qui a décidé de programmer le démarrage de ses différents championnats en janvier prochain. La crise sanitaire due à la pandémie de la Covid-19 et dont on ne connait pas encore la fin, a poussé les fédéraux à prendre une décision de sagesse dans l’espoir de voir le coronavirus disparaître.

La Fédération sénégalaise de football (Fsf) a fixé le démarrage de ses différents championnats en janvier 2021. Les clubs principaux concernés par cette décision ont approuvé la démarche fédérale, mais en insistant toujours sur le respect des engagements financiers qui doivent leur permettre de bien se préparer pour le mois de janvier. C’est le cas notamment du président du Casa Sports, Seydou Sané, qui pense que la nouvelle date est conforme par rapport aux décisions des autorités ; d’autant plus que, selon lui, partout dans les régions, les gouverneurs ont sorti des arrêtés interdisant les regroupements même dans les terrains de sports. Des arrêtés qui, à son avis, doivent arriver à leur terme en novembre. «Je pense que la date retenue pour le démarrage se justifie bien. Je profite de l’occasion pour lancer un appel pour le respect des mesures barrières afin de bouter le coronavirus dehors et au plus vite», a-t-il dit.

Son secrétaire général, Siaka Bodian, va plus loin en estimant qu’il faut plutôt s’assurer que les conditions sont réunies pour reprendre la compétition. «Je crois savoir qu’il y a des protocoles rigoureux avec notamment les tests à effectuer sur tous les joueurs, techniciens, administratifs. Cela nécessite des moyens qui ne sont pas à la portée des clubs. J’estime que tant qu’il y a ce protocole à respecter, il ne sert à rien de se précipiter. Il faut donc mesurer l’évolution de cette pandémie et à ce que je sache, la situation est beaucoup plus corsée au Sénégal qu’elle ne l’était au moment de l’arrêt du championnat», a noté Siaka Bodian.

Selon lui, le championnat peut reprendre à huis clos avec certes des supporters qui ne seront pas là, mais il faut assurer aux joueurs, aux techniciens et aux administratifs, une sécurité à partir des tests réalisés lors de chaque match et pendant les entraînements.

«On a vu qu’en France par exemple des matches ont été reportés parce que plus de trois joueurs ont été testés positifs. Donc je crois que nous ne sommes pas encore en mesure de respecter ce protocole-là pour envisager de reprendre la compétition. C’est très difficile pour les équipes de devoir prendre leur mal en patience, mais je crois que c’est la condition par laquelle il faut passer pour pouvoir reprendre sereinement et s’assurer qui si on reprend on ne s’arrêtera pas», a-t-il conseillé.

Autre son de cloche du côté du Jaraaf où le coach Malick Daf parle de bonne décision, «même si elle a été difficile à prendre». Pour le technicien des Vert-et-blanc, «avec les cas qui ont beaucoup augmenté dans le pays, il est préférable d’y aller doucement et ne pas brûler les étapes». Et d’ajouter : «Ce n’est pas facile pour toutes les équipes, surtout celles qui vont représenter le Sénégal en compétitions africaines. C’est une pandémie qui est là, il faut donc faire attention et bien analyser le problème avant de s’engager. Je pense que c’est la meilleure décision qui a été prise».

Une décision qui n’avait donc pas d’autre alternative puisque même le président de Génération Foot, Mady Touré, qui d’habitude naviguait à contre-courant de certaines décisions fédérales, a approuvé la démarche du comité exécutif. «À mon humble avis, je pense que la fédération a pris la bonne décision de faire démarrer le championnat en janvier. C’est un cas de force majeure. Il n’y avait pas d’autre alternative face à cette crise sanitaire. Mais ça permettra aux clubs de se préparer en conséquence. Comme on a l’habitude de dire : à l’impossible nul n’est tenu ; la seule chose, c’est qu’on va rester dix mois sans jouer. Mais il faut faire la part des choses car les ligues ne jouent pas mais ce sont plutôt les présidents de clubs qui font jouer leur équipe», a-t-il cependant tenu à souligner.

À son avis, il y a aussi une perte financière importante que les clubs vont enregistrer ; d’où son appel à la fédération qui avait pris des engagements auprès des clubs de leur allouer une subvention. Malheureusement, selon lui, jusqu’à ce jour, aucun club n’a reçu de subvention au cours de cette saison sportive qu’il juge «noire» avec une perte financière importante. «Je ne veux pas être un donneur de leçon, mais il serait plus judicieux pour la fédération de respecter ses engagements vis-à-vis des clubs en leur allouant la subvention promise pour leur permettre de bien préparer la nouvelle saison», a-t-il plaidé.

KHIRENA AVEC Cheikh Fantamady KEITA     

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