12 OCT 2020. L’heure de la rentrée scolaire a sonné lundi en République démocratique du Congo, après six mois de fermeture des classes pour cause de Covid-19, alors que se pose toujours la question de la gratuité de l’enseignement primaire, décrétée par le président Félix Tshisekedi en septembre 2019.

« Ce sera la deuxième année de la gratuité », a souligné une porte-parole du ministère de l’Enseignement, Carine Kabututu, jointe par l’AFP.

Une gratuité qui a un coût pour les autorités, évalué à quelque 2,64 milliards de dollars par an, par des experts du gouvernement – une somme considérable pour le budget de la RDC. 

Au 11 septembre, les recettes budgétaires totales de l’État ne dépassaient pas 2,5 milliards de dollars, selon les chiffres de la Banque centrale du Congo.

La Banque mondiale a annoncé il y a quelques mois le prochain versement de 800 millions de dollars pour financer l’éducation en RDC.

« La Banque mondiale n’a rien déboursé, bien que la RDC s’est conformée à tous les préalables », a déclaré à l’AFP un conseiller du ministre des Finances qui a indiqué que cet appui est étalé sur trois années.

Le défi est d’autant plus grand que l’école doit accueillir cette année « plus de quatre millions de nouveaux élèves », selon les statistiques livrées par le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique, Willy Bakonga.

A l’institut de la Gombe, grand établissement public de Kinshasa, les parents se sont dits heureux de voir leurs enfants retrouver le chemin de l’école lundi.

« Les enfants sont restés à la maison pendant sept mois. Aujourd’hui, ils sont dans la joie de reprendre l’école, il en est de même pour nous (…), les enfants doivent étudier malgré la pandémie », a expliqué à l’AFP David Kiswaka, un fonctionnaire.

Dans son allocution, la directrice adjointe de l’institution, Charlotte Loba, a promis des « révisions » des cours des classes antérieures pour permettre aux élèves d’assimiler les nouvelles matières.

Dans plusieurs provinces du pays, des mouvements de grève d’enseignants – qui réclament le paiement d’arriérés de salaires – ont été observés.

A Matadi, capitale du Kongo-central, les directeurs se sont retrouvés seuls face aux élèves, faute d’enseignants, a constaté un correspondant de l’AFP.

Des situations similaires ont étés observée à Bukavu (Est) et à Lubumbashi (sud-est).

« Chez nous, aucun enseignant n’a travaillé aujourd’hui suite au mot d’ordre de notre syndicat », a ainsi affirmé Edoxie Mwande, enseignant à Lubumbashi.

« Nous soutenons la gratuité, mais nous n’enseignons pas gratuitement », a souligné l’intersyndicale des enseignants du Sud-Kivu (est), dans une déclaration.

Au Congo-Brazzaville, officiellement, plus de 1,3 million d’élèves, de la maternelle au lycée, ont renoué avec le chemin de l’école lundi. Vêtus de leurs uniformes, les élèves portaient chacun son masque tandis que des dispositifs de lavages des mains étaient installés à l’entrée des classes.

AFP

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