30 0CT 2020. Le sujet lié aux caricatures du Prophète Mohamed (PSL), après avoir été porté à l’échelle d’un Etat, est devenu l’affaire de tout le monde, a déclaré jeudi à Tivaouane, le khalife des tidjanes Serigne Ababacar Sy Mansour.
Le khalife des tidjanes a exprimé cette position dans une déclaration retransmise en direct sur Internet à l’occasion du Maouloud ou Gamou commémorant la naissance du Prophète Mohamed (PSL), en présence du ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye et d’autorités administratives et territoriales.
Le khalife général des tidjanes avait annoncé le 13 octobre dernier l’annulation de l’édition 2020 du Gamou, en raison de la Covid-19, invitant ainsi les fidèles à le célébrer « dans l’intimité ». Le maouloud est une manifestation annuelle qui draine habituellement à Tivaouane des milliers de disciples venus de différentes parties du pays. La déclaration de Serigne Ababacar Sy Mansour fait suite à la vague d’indignations soulevée à travers le monde musulman par des propos du président français Emanuel Macron assurant que son pays ne renoncera pas aux caricatures du Prophète Mohamed (PSL), après qu’un enseignant a été assassiné, pour dit-on, avoir montré lesdites caricatures à ses élèves.
’’Cette affaire concerne tout le monde, je veux que ce soit clair », à partir du moment où la question à été portée à l’échelle d’un Etat, a dit le khalife des tidjanes. « Salman Rushdie qui avait auparavant fait une offense similaire à l’endroit du Prophète, a été évacué et les gens pensaient que c’en était fini, alors que ce n’est pas le cas », a rappelé le guide religieux. « Allah les a suivis, jusqu’à ce que quelqu’un d’autre commette un autre acte similaire. Ce qui leur (les musulmans) avait échappé avec Rushdie, Allah l’a (rattrapé) sur celui-ci », a-t-il poursuivi. Pour le leader religieux, « les choses (qui) pouvaient se limiter aux relations entre populations, les ont dépassées, pour atteindre le niveau de l’Etat. Un Etat a offensé tous les pays musulmans ».
« Dans un pays, le président représente tout le pays et est responsable du bien et du mal qui s’y fait, à plus forte raison quand il se prononce lui-même », a encore noté Serigne Ababacar Sy Mansour. « On ne sait pas où cette affaire va finir, car s’attaquer à ma personne est moins grave que s’attaquer au Prophète Mohamed », a-t-il dit, ajoutant que quiconque le fait en subira les conséquences. « Que personne n’en déduise que j’ai appelé à combatte les Occidentaux », a-t-il précisé, avant d’ajouter : « Je ne combats pas et ne demande à personne de combattre ».
Il en a profité pour évoquer l’affaire du voile de l’institut Jeanne d’Arc de Dakar, où des filles portant le voile ont été interdites d’accès à cet établissement scolaire. Pour lui, l’Etat devait traiter cette affaire relative à un établissement d’enseignement ayant voulu enfreindre les lois d’un pays. « Ils l’ont laissée (cette question) en dormance, mais elle ne dort pas, elle a juste fermé les yeux. Elle sera déterrée, car toutes les forces antireligieuses s’infiltrent progressivement dans le pays », a-t-il averti.
Il a appelé les chefs religieux à « se prononcer pour être entendus de tous », et à « suivre jusqu’au bout » cette affaire, « pour que le pays soit sauvé ». « Il y a trop d’attentisme », a-t-il déploré.
Serigne Babacar Sy Mansour avait auparavant interpellé le ministre Aly Ngouille Ndiaye sur la vente d’alcool en sachets jusqu’aux abords des écoles, ainsi que sur la prolifération de l’homosexualité et des lieux de débauche.
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