La résidence d’Henri Konan Bédié, chef de l’opposition en Côte d’Ivoire, qui ne reconnaît pas la réélection du président Alassane Ouattara, a été encerclée, mardi, par les forces de l’ordre.
Les forces de l’ordre ont encerclé, mardi 3 novembre, la résidence d’Henri Konan Bédié, chef de l’opposition en Côte d’Ivoire, ont constaté des journalistes de l’AFP, quelques heures après la réélection controversée d’Alassane Ouattara à un troisième mandat.
Une centaine d’hommes des forces de l’ordre, sans pénétrer dans la résidence de l’ancien chef de l’État, ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les journalistes et les militants et empêcher la tenue d’une conférence de presse, que devait donner l’opposition, qui entend former « un gouvernement de transition ».
À l’intérieur de la résidence, les hommes chargés de la sécurité d’Henri Konan Bédié ont sorti des Kalachnikov pour se préparer à le défendre, a témoigné un journaliste de l’AFP.
« Toutes les options sont sur la table »
Une heure plus tôt, le gouvernement a accusé l’opposition de « complot contre l’autorité de l’État » et indiqué avoir saisi la justice, « afin que soient traduits devant les tribunaux les auteurs et les complices de ces infractions ».
« Cette déclaration (de l’opposition sur la « transition ») ainsi que les violences perpétrées à la suite du boycott actif, constituent des actes d’attentat et de complot contre l’autorité de l’État et l’intégrité du territoire national », a déclaré le ministre de la justice Sansan Kambile, lors d’une conférence de presse.
Interrogé sur une possible arrestation des leaders de l’opposition, Sansan Kanbile a répondu : « Toutes les options sont sur la table. Il (le procureur) pourra envisager sereinement toutes les options à sa disposition ».
Un climat de tension et des tirs
Alassane Ouattara, 78 ans, a été proclamé mardi à l’aube réélu par la Commission électorale indépendante pour un troisième mandat controversé, sur le score fleuve de 94,27 % des voix au premier tour, l’opposition ayant boycotté le scrutin qui s’est tenu samedi.
Le processus électoral a donné lieu à des violences meurtrières. Une quarantaine de personnes ont été tuées depuis le mois d’août, dont au moins neuf depuis le vote samedi.
Lundi soir, des détonations provoquées par des individus non identifiés, qui n’ont fait aucun blessé, avaient résonné devant les domiciles à Abidjan de quatre leaders de l’opposition, dont celui d’Henri Konan Bédié.
La présidentielle s’est déroulée dans un climat de tension, et la crainte d’une escalade de violence est toujours présente, dix ans après la crise qui avait suivi la présidentielle de 2010, faisant 3 000 morts, à la suite du refus du président Laurent Gbagbo qui était au pouvoir depuis 2000, de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara.
Avec AFP