17 NOV 2020. Le Syndicat unique des éleveurs du Sénégal (Sues) tient, depuis hier, un atelier sur le projet de Code pastoral. L’objectif de cette rencontre est de recueillir les avis des acteurs afin de renforcer les dispositions de sécurisation des terres.

« Oui à la transhumance et non à l’expropriation des terres et à la saisie des troupeaux ». C’est ce que disent les éleveurs du Sénégal. Le séminaire, ouvert, hier, sur initiative du Syndicat unique des éleveurs du Sénégal (Sues), est l’occasion pour eux de faire des propositions afin de renforcer le Code pastoral, en phase d’élaboration depuis 2015. Cette rencontre de deux jours permettra de recueillir les recommandations et préoccupations du secteur de l’élevage. Les interventions du premier jour ont été des plaidoyers pour la sécurisation des terres des éleveurs qui, selon le président du syndicat, Aliou Dia, sont systématiquement cédées à d’autres domaines, poussant les éleveurs à chercher refuge ailleurs, au risque d’en découdre avec les agriculteurs. De l’avis de M. Dia, le renforcement du Code pastoral permettra sans doute de mettre fin à ces difficultés foncières. « La prise en charge des espaces pastoraux peut favoriser le développement de l’élevage. C’est une nécessité pour éviter les crises dans le monde rural », a estimé Aliou Dia.

Pour son collègue du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux du Sénégal (Cncr), Thierno Cissé, il est important d’intégrer la dimension foncière dans le document qui, dit-il, est en quelque sorte le condensé de la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale de 2004 et du Code forestier. « L’élevage a besoin d’espaces pastoraux. Et tous ces espaces sont actuellement occupés par les agriculteurs et les projets d’agrobusiness. Ainsi, les éleveurs souffrent de l’insécurité, du vol de bétail et des frais de gardiennage et d’alimentation payés pour le bétail mis en fourrière. Il est, aujourd’hui, nécessaire que les acteurs aient un Code pastoral qui réponde aux nombreuses attentes », a souligné M. Cissé.

Déplorant les lenteurs dans l’adoption de ce projet, le président de la Maison des éleveurs, Ismaïla Sow, a appelé ses camarades à profiter de la situation pour «  corriger les manquements liés aux terres afin de profiter davantage du secteur ».

Le haut conseiller des collectivités territoriales et président de l’organisation « Forces paysannes », Aliou Dia, a également rappelé la nécessité de mettre le pastoralisme au cœur des politiques pour préserver une activité qui pèse plus de 600 milliards de FCfa « au moment où la Covid-19 a mis à terre plusieurs domaines d’activité ».

Malgré son importance dans l’organisation du secteur de l’élevage, le projet de Code pastoral dort dans les tiroirs, selon Thierno Cissé, représentant du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux du Sénégal (Cncr) au séminaire consacré à ce sujet.  D’après ce dernier, le nouveau ministre de l’Élevage et des Productions animales, Aly Saleh Diop, devra relancer le dossier pour propulser le secteur et maintenir les emplois. Pour la responsable du Collège des femmes du Cncr, Tendi Sow, à côté de l’adoption du texte par l’Assemblée nationale, il va falloir relever les défis liés à la sensibilisation.

B ND/KHIRENA.NET

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