22 DEC 2020. Le Programme d’analyse des systèmes éducatifs (Pasec) de la Conférence des ministres de l’Education des Etats et gouvernements de la francophonie (Confemen) a livré son rapport d’évaluation de la qualité de l’enseignement en Afrique subsaharienne francophone. Présent à la rencontre, le Chef de l’Etat, Macky Sall, demande l’augmentation du nombre d’inspecteurs de l’éducation au Sénégal pour mieux encadrer les enseignants.
Augmenter le nombre d’inspecteurs de l’éducation pour un bon encadrement des enseignants. C’est ce que recommande le Chef de l’Etat. Macky Sall prenait part, hier, à Dakar, au lancement du rapport international du Programme d’analyse des systèmes éducatifs (Pasec) de la Conférence des ministres de l’Education des Etats et gouvernements de la francophonie (Confemen). A son avis, une bonne éducation passe par un contrôle systématique et un encadrement des formateurs. De ce fait, il a informé avoir «demandé au ministre de l’Education nationale d’augmenter le nombre d’inspecteurs de l’éducation». Car, toujours selon lui, «si l’enseignant n’a pas peur de l’inspection, il n’y aura plus d’éducation».
Cette rencontre lui a aussi servi de cadre pour faire le point sur l’affectation du budget du secteur de l’éducation. «Plus de 25 % du budget de l’Etat sont affectés à l’éducation. Ceci représente 15 % du budget national consolidé et 40 % du budget de fonctionnement de l’Etat», a-t-il explicité.
Tout ceci a permis de renforcer les effectifs dans l’éducation au cours de ces huit dernières années. En effet, le Chef de l’Etat note une augmentation de 27 % de l’effectif des élèves. Par ailleurs, celui des enseignants a augmenté de 25 % et les écoles de 28 %. La réduction des abris provisoires a été possible grâce à une augmentation de 34 % du nombre de salles de classe.
Parrain des 60 ans de la Confemen, le Président de la République du Sénégal a également tenu à rappeler la place du numérique dans l’éducation de nos jours. Selon lui, pour mieux instaurer la pratique du numérique, il faut des pré-requis aux enfants, notamment la lecture et les mathématiques.
Le Sénégal parmi les meilleurs élèves
Auparavant, le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, a exprimé sa satisfaction quant aux résultats du rapport. «Le Sénégal est bien placé en sciences et en lecture», a-t-il souligné. Son département compte continuer à s’investir dans la l’inclusion éducative et la formation continue dans le numérique.
D’après le rapport du Pasec 2019, au Sénégal, plus de 29 % des élèves en début de scolarité maîtrisent la lecture. Ceux-ci sont capables de déchiffrer à l’écrit et de comprendre à l’oral les textes. Ils sont même en mesure de restituer un sens littéral aux textes. En mathématiques, plus de 40 % des élèves ont une maîtrise acceptable de la science. Ce sont, entre autres, les informations tirées de la présentation du rapport 2019 du Pasec de la Confemen.
L’évaluation Pasec 2019 est la seconde édition du programme d’analyse entamée en 2014. Elle consiste en une collecte des données dans des écoles sélectionnées de façon aléatoire. Elle concerne des élèves de début et de fin scolarité primaire à travers des tests incluant des questionnaires de contexte.
La collecte a aussi été effectuée auprès des enseignants et des directeurs d’écoles à travers des questionnaires contextuels liés à la gestion de l’école. Elle a été menée dans 14 pays : Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée, Madagascar, Niger, Rdc, Sénégal, Tchad et Togo.
Ainsi, le rapport souligne que dans la plupart des pays, en dehors des mathématiques en début de scolarité, «la majorité des élèves ne disposent pas de compétences attendues dans le cycle primaire». Les acquis sont insuffisants pour poursuivre le cycle.
Les résultats du Pasec 2019 ont consolidé l’insuffisance des performances en fin de scolarité primaire, relevée dans le Pasec 2014.
Le Sénégal est positionné parmi les pays ayant une bonne répartition de leurs élèves avec des compétences en lecture acceptables. De même, 65 % des élèves ont un niveau en mathématiques satisfaisant.
Certes, le niveau des élèves est évalué, mais aussi les connaissances et compétences des enseignants dans les 14 pays. Le Pasec 2019 juge acceptable la connaissance des contenus disciplinaires par les enseignants, mais aussi remarque une faible maîtrise de la didactique de ces disciplines.
Il en ressort que le niveau académique et l’expérience professionnelle sont associés à de meilleurs scores dans les contenus enseignés. «Les enseignants ayant un niveau de formation universitaire présentent de meilleurs scores aux épreuves de l’enquête», fait remarquer le rapport. D’autre part, les enseignants les mieux expérimentés performent mieux que leurs collègues moins expérimentés.
Par ailleurs, les enseignants jugent satisfaisants les programmes scolaires, mais déplorent la qualité des bâtiments et la disponibilité des fournitures scolaires.
Entre 2014 et 2019, le Sénégal a évolué de plus de 55 points dans la performance en langue et plus de 40 en mathématiques pour les élèves en début de scolarité. Les performances scolaires en primaire sont, d’après le rapport, le fruit de l’évolution de l’enfant. D’abord, le manque de formation préscolaire et le redoublement influent sur les résultats. De même, le niveau d’alphabétisation des parents y joue fortement.
Pour le secrétaire général de la Confemen, Abdel Rahamane Baba-Moussa, cette initiative d’évaluation comparative internationale permet de disposer de données scientifiques pour améliorer la pratique éducative.
Fatou Diéry DIAGNE
Diplôme de reconnaissance de la Confemen au Chef de l’Etat
Au cours de cette cérémonie, le Chef de l’Etat a été honoré par la Confemen. Celle-ci lui a décerné un diplôme de reconnaissance. Et c’est pour saluer son engagement en faveur de l’éducation et surtout ses grandes réalisations dans ce secteur au Sénégal afin d’améliorer la qualité des enseignements.