our « tuer » le puits de Ngadiaga, en feu depuis samedi dernier, il faudra un véritable « corps à corps » avec les flammes tout en déployant d’importants moyens humains, techniques comme financiers. Et surtout du temps pour arriver à éteindre le feu et fermer le trou à travers lequel passe le gaz. C’est l’explication scientifique donnée par l’ancien directeur des Mines et de la Géologie.
Selon Dr Ousmane Cissé, il faudra d’abord du temps pour combattre ces flammes. Parce que techniquement, affirme-t-il, l’entreprise d’extinction du puits est exceptionnellement délicate ; donc très dangereuse vu que la combustion du gaz naturel dégage une quantité de chaleur intenable.
« La combustion complète d’un mètre cube de gaz naturel correspond à une quantité de chaleur de 10,4 kilowattt heures. Et que la flamme de Ngadiaga n’est donc pas un incendie qui sera éteint seulement en un jour », a tenu à préciser ce spécialiste des Mines non sans souligner que les « pompiers de Ngadiaga », -pour ne pas dire les soldats du feu déployés sur les lieux, même spécialement entrainés, et bien qu’ils soient coiffés de casques et engonces dans leurs combinaisons ignifuges, doivent travailler dans un contexte inédit avec des moyens spéciaux pour se protéger eux-mêmes de la chaleur mais pour après éteindre le feu proprement dit, puis fermer le puits, en injectant par exemple une boue spéciale.
C’est ce que les spécialistes appellent « tuer » le puits, dit-il. Une situation très complexe qui nécessite donc d’importants moyens financiers, techniques et humains.
Un nouveau plan en matière de prévention et de gestion des risques
Sur ce, il indique que cet incident qui a frappé un des onze puits des gisements de gaz naturel de Ngadiaga, dans le département de Tivaouane est loin d’être une « torchère ».
A l’en croire,« On ne brûle pas le gaz de Ngadiaga qui est un gisement naturel qui présente un intérêt économique ». Et que « le torchage du Gaz, -ou flaring en anglais-, se pratique lorsque l’on extrait du pétrole associé à du gaz et qui ne présente pas d’intérêt économique. Ce qui explique qu’on le brûle. Le torchage est préférable au rejet du gaz dans l’atmosphère sans être brûlé, -venting en anglais- . Et que cette dernière solution remet directement dans l’atmosphère du méthane, gaz à effet de serre au potentiel de réchauffement très supérieur à celui du dioxyde de carbone produit par le torchage », a-t-il donné comme réponse à ceux qui ont vite comparé la flamme de Ngadiaga à la torchère de la société africaine de raffinage (Sar) de Mbao.
Par ailleurs, il pense que cet incendie du puits de gaz de Ngadiaga pourrait encourager le gouvernement à élaborer un nouveau plan en matière de prévention et de gestion des risques liés à l’exploitation du pétrole et du gaz. Pour dire court, la bonne gestion de la flamme de Ngadiaga sera, de son avis, un point de départ pour une nouvelle aventure de l’histoire pétrolière et gazière du Sénégal.
Le Témoin