12 FEV 2021. Il s’était engagé à protéger son peuple, oui il a juré de servir sa nation dans l’honneur même s’il fallait y laisser la vie. Lamine Keita a carrément rompu avec cet engagement, ce militaire en service qui était censé assurer la sécurité des personnes et de leurs biens était l’incarnation de l’insécurité en personne Car, il a été jugé hier par la chambre criminelle de grande instance de Kaolack et condamné à une réquisition criminelle à perpétuité.
Il était poursuivi des faits d’association de malfaiteurs, vol en réunion commis avec violences, effraction, usages d’arme et de véhicules et détention d’armes sans autorisation administrative.
Un jour d’un 25 juillet 2017, la brigade de recherches de Kaolack avait été informée d’attaque à mains armées perpétrées par trois individus, à la caisse de crédit mutuel située à Niaty Gouye dans la commune de Kaolack. Un déplacement effectué sur les lieux relevait des traces de sang et de brisures de verres un peu partout dans les locaux, le vigile et la caissière ont été trouvés ligotés, pieds et poings liés.
Dans sa déposition, la caissière Ndeye Penda Fall renseignait »d’avoir vu ce jour-là trois individus entrés dans l’agence avant qu’elle ne s’aperçoive que l’un d’entre eux s’en prenait au vigile, pendant qu’un autre brisait la vitre pour accéder à son bureau verrouillé alors qu’un troisième assommait le vigile. Ils ont emporté une somme de 9.000.000 FCFA avant de disparaître’‘.
Gaoussou Keita, le gardien confirmant la disposition de la caissière, indiquait avoir été assommé au cours de sa bagarre par l’un des assaillants. Il s’est réveillé entouré de policier alors qu’il était ligoté de même que la caissière. Il renseignait avoir reconnu l’un des malfaiteurs, qui venait souvent effectuer des opérations de retrait à la caisse.
L’enquête subséquente aboutissait ainsi à l’interpellation de Lamine Keita militaire en service 3ème Bataillon de Kaolack, comme étant le chef de fil de la bande responsable de l’attaque. Ainsi, les enquêteurs découvraient au cours de la perquisition du domicile de l’inculpé, notamment une paire de gants noirs, un pistolet automatique, une hache, un jean et une chemise carrelé trempée dans un seau d’eau comme, l’avait décrit le vigile.
Ainsi qu’une somme d’argent évalué à 2.096.800f. Une autre somme de 37500f tachetée de sang a été retrouvée dans la chambre de l’inculpé au titre. Interrogé sur la provenance de cet argent, ce dernier contestait toute implication dans les faits en faisant valoir qu’il se trouvait aux parcelles assainies, le jour de leur commission, pour traiter ses maux de tête.
Il soutenait qu’avoir été confondu par le vigile qui a servi plusieurs versions au moment de l’identification. Il ajoute que les tâches de sang sur les billets de banque résultaient d’une pratique mystique usant du sang de volaille destiné à attirer la chance.
Devant la barre, Lamine Keita a réitéré sa dénégation et réfute toute implication dans ce vol. Il a déclaré que » j’avais ramassé le pistolet lors d’une mission en Casamance, l’argent trouver dans mon armoire, c’était mon épargne pour préparer ma retraite. Car je gagnais 120.000f par mois, j’envoyais les 60.000f à la ma famille, je payais 20000f pour les frais de loyer et n’épargnait le reste. Les tâches de sang sur l’argent provenaient d’une séance mystique que je pratiquais en usage du sang de volaille sur quelques billets de banque pour inviter la chance. Concernant la chemise, c’était tacheté lorsque je tuais le coq » a-t-il expliqué.
N’étant pas été convaincu par l’accusé, le procureur général contre tenu du fait d’avoir retrouvé un pistolet sans autorisation, et d’un autre élément tels que l’argent tacheté du sang, les gangs noirs et une arme blanche, constituent tant de preuves pour l’incriminer. Ainsi, il a requis une peine de 12 ans de travaux forcés. De son avis l’avocat de la défense soulève un déficit de preuves. Car selon lui » rien ne prouve que les tâches de sang retrouvés sur les billets de banque et celles retrouvé sur les lieux où les faits se sont produits proviennent de la même personne. Aucun examen scientifique ne le prouve. Donc je demanderai que mon client soit jugée de fait de détention d’armes sans autorisation et non d’association de malfaiteurs, ni de vol et encore moins de violences » a plaidé la défense.
Après délibération, la chambre criminelle a reconnu Lamine Keita coupable des faits qui lui sont reprochés et le condamne à une peine de réclusion criminelle à perpétuité.
TENING THIARE/KAOLACK/KHIRENA.NET