7 AVRIL 2021. Le facteur temps est sûrement un élément très (le plus?) important pour l’IRAN dans ces “négociations sur le nucléaire ”.
Sortir d’une situation économique désastreuse, résultat des sanctions Américaines, ou consentir le sacrifice et obtenir pour de bon la dissuasion stratégique?
Le retrait de TRUMP du précédent accord a été considéré comme une opportunité stratégique. L’Iran a dépassé 15x le niveau d’enrichissement autorisé dans les précédents accords. Cette accélération du processus d’enrichissement s’explique par les inimitiés au centre desquelles Téhéran se trouve.
Dans cette phase de négociations, sa posture sera également influencée par la politique de ses alliés qui pourraient atténuer l’impact des sanctions US. Un soutien, assumé ou non, mais effectif pourrait aider l’IRAN a tenir dans la durée comme le démontrent les études empiriques sur les sanctions économiques dont les succès font exception.
Mais, ces alliés, ont-ils intérêt à ce que l’IRAN établisse l’équilibre stratégique? Ces alliances, tenant plus des conjonctures, ont parfois besoin d’une certaine asymétrie pour un maintien des engagements.
L’Iran se singularise, dans le Proche et Moyen-Orient, par sa quête d’autonomie stratégique et d’influence. L’opportunisme manifesté dans les différents théâtres de conflits, soutenu par son complexe militaro-industriel et sa sécurité extérieure, traduit cette ambition.
Cependant, il est clair que les actions d’entrave seront menées contre ce projet qui menace les intérêts vitaux et stratégiques de l’Israel et des USA (de l’Arabie Saoudite également). La cyberattaque menée en étroite collaboration par les deux pays et contre les installations de Natanz en Iran, complétée par assassinats ciblés des scientifiques Iraniens, en constitue un preuve historique.
Toutefois, l’IRAN a renforcé ses capacités de cyberguerre, notamment dans la protection des infrastructures vitales. Ses capacités offensives, dans le domaine, sont testées à travers son soutien au Hezbollah et ses menées contre les américains.
L’enjeu est grand. Ce sera assurément un mélange de socialisation, de coercition et, dans la mesure du possible, d’intervention pour maintenir les équilibres dans le Proche et Moyen-Orient.
Équilibre pour quels acteurs ?
Par Mouhamadou Lamine Bara LO
Consultant-Associé TULLIUS AFRICA