10 DEC 2021. Les populations de Bargny ont vivement contesté de nouveau le projet d’installation d’une usine de sidérurgie prévue sur une superficie de 100 hectares dans la Zone économique spéciale (ZES). Elles ont saisi l’occasion hier d’une audience publique portant sur le projet d’étude d’impact environnemental et social pour fustiger la forte industrialisation dans une zone économique spéciale de la commune.

La communauté de Bargny dans sa totalité marque son opposition à l’installation de Tosyali sur le territoire communal. Une résolution ferme réaffirmée hier mercredi au centre socio-culturel Ndiouga Dieng qui abritait l’audience publique pour l’étude d’impact environnemental et social EIES.

« Bargny est la seule commune au monde qui polarise à elle seule quatre établisse- ments classés de type 1. Mais, il y a également les entrepôts qui vont servir de stock pour les produits toxiques comme le soufre et le nitrate qui sont extrêmement dangereux pour les populations. Bargny en a assez. Il faut que le Président de la République cherche un autre lieu pour l’installation de ces établissements dangereux », dénonce vivement Omar Mbengue.

Le membre du collectif de lutte contre Tosyali a fustigé par la même occasion les multiples agressions dont la communauté est victimes depuis des décennies. Une contrainte qui continue avec l’implantation d’industries polluantes dans la zone économique spéciale de 100 hec- tares au sud-est de la commune. « Bargny a tellement subi des dommages écologiques et environnementaux que nous ne pouvons plus abriter un autre établissement parce que le cadre de vie des bargnois est assez pollué », fustige Omar Mbengue. 
Non sans décrier l’effet de l’impact de projets comme la centrale à charbon, le port minéralier et vraquier de Bargny Sendou, et la Sococim sur la vie des populations locales.

Même griefs du côté des femmes transformatrices de produits halieutiques installées à quelques encablures du site de 100 hectares prévu pour le projet de production de sidérurgie. Pour les milliers de femmes dont l’activité est menacée, l’histoire se répète à Bargny qui a connu pareil sort dans le passé.

D’où la nécessité de lutter contre l’implantation de ce projet qui participe à désarticuler davantage l’économie locale:

« Notre économie repose essentiellement sur la pêche et ses dérivés. Des milliers de femmes s’activent au quotidien sur le site de Khelcom qui est à quelques mètres du site dédié. Le projet ne respecte pas les normes environnementales et sociales. La marge de sécurité entre le quartier Wakhandé et le site de transformation fait moins de 500 mètres », fulmine la présidente Fatou Samba à la tête des femmes transformatrices du site de Khelcom.

Les pêcheurs présents à cette ma- nifestation ont pour leur part rejeté ce projet néfaste pour leur activité. « Nous rejetons catégoriquement ce projet qui à l’image de la centrale va accentuer nos souffrances. La ressource se fait de plus en plus rare. Qu’allons-nous devenir ? Nous disons non et non », insiste Mouhamed Ndoye, un pêcheur de la localité.

A la suite de cette manifestation publique, les Bargnois appellent à la mobilisation pour barrer la route aux promoteurs du projet d’installation d’une usine de sidérurgie à Bargny. Une mobilisation citoyenne pour faire bloc afin de dire non à l’Etat du Sénégal et Non à Tosyali.

« Bargny ne peut plus continuer de vivre dans ces conditions. Non à Tosyali », scande avec véhémence les populations venues en masse, rapporte le correspondant du journal Le Témoin à Bargny.

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