17 FEV 2022. L’enquête ouverte par la gendarmerie pour situer les responsabilités dans l’incendie de la mairie de Djirnda n’est pas encore clôturée, a indiqué le sous-préfet de l’arrondissement de Niodior (Foundiougne), Balla Moussa Mané, signalant plusieurs interpellations parmi les manifestants. 
La mairie de Djirnda ainsi qu’une boutique appartenant à une conseillère municipale ont été incendiées, samedi, peu après l’installation du maire élu.
Cet incendie est survenu alors que des habitants du village éponyme manifestaient pour s’opposer à l’installation du nouvel édile.
 Contacté ce mercredi par téléphone, le sous-préfet de l’arrondissement de Niodior (Foundiougne), Balla Moussa Mané, a indiqué que la gendarmerie continue de mener son enquête pour faire la lumière sur ces évènements.
 « A l’heure actuelle, il y a une partie des gendarmes, qui est encore sur l’île de Djirnda pour rassembler toutes les preuves utiles à étayer ces incidents ayant débouché sur l’incendie de la mairie de cette commune », a expliqué M. Mané à l’APS.
Il a lancé un appel au calme, rappelant que les habitants de la commune de Djirnda forment « un même peuple », ajoutant que « tout le monde est tenu de respecter la loi et toute décision judiciaire de la Cour d’appel ».
« Nous sommes tous assujettis à la loi et au droit en vigueur », a martelé l’autorité administrative à l’endroit des populations de cette commune composée de 10 villages.
Il a signalé que depuis dimanche dernier, au lendemain de ces incidents malheureux, la gendarmerie a procédé à « plusieurs interpellations » dont il ne précise pas toutefois le nombre.
Selon une source sécuritaire proche du dossier et ayant requis l’anonymat, le leader de l’Alliance pour le développement du département de Foundiougne (ADDF), Lamine Ndiaye, et une trentaine de ses partisans ont été mis aux arrêts depuis dimanche dernier pour les besoins de l’enquête.
«  Entre temps, quelques-uns de ces militants ont été libérés après leur audition par les gendarmes chargés de l’enquête », a révélé la même source.
Le sous-préfet déclare qu’entre les populations du village de Djirnda, d’où est originaire le leader de l’ADDF, Lamine Ndiaye, et celles de Diamniadio, village du maire élu Badara Diom, « il y a certes une accalmie, mais il règne une paix précaire ».
 Il a informé que des médiations sont prévues au niveau local, pour favoriser une paix durable entre les populations de cette commune et plus particulièrement entre les partisans du maire élu de Benno Bokk Yaakaar (BBY), Badara Diom, et son adversaire, Lamine Ndiaye.
 « Ces médiations prévues au plan local vont réunir les partisans du maire élu Badara Diom et de son adversaire, Lamine Ndiaye, mais aussi toutes les personnes ressources qui peuvent nous amener vers cette paix recherchée », a-t-il détaillé.
 
Mais, il a précisé que « ces médiations ne pourront intervenir qu’au terme du contentieux électoral déclenché par le recours de l’ADDF au niveau de la Cour d’appel, mais aussi après une accalmie » entre les militants des deux côtés.
« Nous comptons également, au cours de ces actions de médiation, lever toutes les incompréhensions survenues au cours du scrutin électoral du 23 Janvier dernier entre les populations des villages de Djirnda et de Diamniadio, deux localités de la commune de Djirnda ».
Dans la nuit de samedi à dimanche, des habitants du village de Djirnda s’étaient « farouchement opposés, pendant des heures, à l’installation par l’autorité administrative du maire élu Badara Diom, au niveau du siège de la mairie », a rappelé M. Mané.
 « Armés de coupe-coupe, de pierres, de bâtons, de bidons d’essence et d’autres armes, les partisans du leader de l’ADDF ont fait face aux gendarmes pendant plus de huit heures d’horloge », selon un rapport officiel relatant ces incidents.
« Cette défiance des jeunes militants de l’ADDF à l’autorité a obligé le commandant de la Brigade de gendarmerie territoriale de Foundiougne, Danga Faye, de faire appel à des renforts venant de Fatick et de Kaolack », poursuit le rapport.
 Il signale que « des renforts de la gendarmerie de Fatick et de Kaolack et la présence d’officiers supérieurs ont permis d’installer finalement le conseil municipal et le maire élu aux environs de 19 heures ».
Après la cérémonie d’installation et le départ des gendarmes, des manifestants ont mis le feu à la mairie et à la boutique d’Aissatou Sarr, conseillère municipale sur la liste de BBY.
AB/ASG/BK

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