12 AVRIL 2023. Le Dimanche 9 avril dernier, le Ministre de la Défense de Taïwan a informé devant les médias avoir détecté neuf navires de guerre ; une cinquantaine d’avions chinois de combat autour de l’île. Cela sous forme de démonstration et de simulation de frappe conjointe sur tout le long des eaux environnantes de l’île qu’elle continue de revendiquer pour diverses raisons.
Néanmoins, l’autorité de Pékin considère ces manœuvres comme un avertissement contre les autorités de Taïpé: un bouclage total de l’île. Cela est arrivé après que la présidente de l’île Tsaï Ing Wen ait effectué une rencontre le Mercredi 5 avril dernier avec le président de la Chambre américaine des représentants Kévin McCarthy en Californie en défiant ouvertement Pékin. Depuis son arrivée à la tête d’une province de vingt-trois millions d’habitants en 2016, Tsaï Ing Wen n’est pas censée entretenir des relations diplomatiques de bons fixes avec la Chine.
D’après la Chine; « Taïwan est une partie inaliénable de la Chine et elle s’oppose avec fermeté à toute forme d’échange officielle entre pays ayant des relations diplomatiques avec Taïwan ».
Toutefois la Chine tente de s’implanter absolument dans la région indopacifique où elle se sent menacée par la présence des États-Unis qui avaient conclu un contrat de 52 milliards d’euro avec les Australiens d’un achat de douze sous-marins. Washington rafle le contrat du siècle ; Pékin juge cette décision irresponsable.
La grande priorité géostratégique de Washington reste la Chine et d’après Joe Biden le monde change et les États-Unis sont engagés dans une compétition cruciale avec Pékin. Désormais, après avoir quitté l’Afghanistan, ils convoquent le sommet du quad, une alliance informelle formée par les États-Unis, l’Australie, le Japon et l’Inde. Ils font des exercices militaires en commun et Pékin redoute la formation d’une sorte d’OTAN du pacifique. Ces pays sont en compétition face à la Chine poussant Joe Biden à lâcher des propos de mise en garde de Pékin face à Taïwan en disant ceci : « Pékin flirte avec le danger « .
Biden de conclure en informant que les États-Unis défendaient Taïwan en cas d’invasion. Pourtant Washington ne considère pas Taïwan comme un Etat souverain. Du coup, ils ne peuvent que lui fournir des moyens de se défendre. Évidemment Taïpé achète largement des armements aux États-Unis son allié. Le géant chinois fidèle à ses manœuvres dans la région indopacifique se déploie vers l’Europe, l’Asie et la Russie pour faire face aux poids américain et ses alliés.
La chine ne tarde pas à se profiter du vide laissé par les États-Unis dans la région asiatique pour jouer à l’apaisement des relations entre l’Iran et l’Arabie Saoudite. Une médiation diplomatique bien payante puisque les relations diplomatiques et commerciales entre les deux pays qui étaient à couteaux tirés depuis la fermeture de leur ambassade depuis 2016 ont connu des issues heureuses. Cet apaisement est sous parrainage chinois qui entend relancer son méga projet de nouvelles routes de la soie auprès de ces deux fournisseurs majeurs de pétrole.
Au même moment, la Chine valise la Russie qui lui fournira son gaz via un nouveau gazoduc sibérien. Cependant, selon Washington, Pékin fournit une aide de guerre létale à la Russie d’après les propos d’Antony Bliken, Secrétaire d’Etat américain. Toutefois, la Chine nie tout en bloc et considère que la Russie est tournée vers la Chine qui devient un marché indispensable pour exporter du pétrole, du gaz et du charbon.
La Chine accuse l’Amérique d’avoir diffusé de fausses nouvelles visant la Chine sur la question de l’Ukraine avec des intentions malveillantes. La position de la Chine selon le porte-parole du Ministère Chinois des Affaires étrangères est de jouer un rôle constructif en appelant à la paix et aux négociations ; que toutes les parties fassent preuve de retenue pour un refroidissement de la situation tendue.
D’après la Chine, c’est l’OTAN qui crée des problèmes dans le monde et elle doit arrêter de provoquer la confrontation en traçant des lignes idéologiques et abandonner la mentalité de la guerre froide.
Faut-il craindre le pire dans la région indopacifique ? Nous donnons notre langue au chat.
PAR MAITRE BABOU SARR
