10 SEPT 2020. Neuf ans après l’affaire du Sofitel de New York, qui a précipité la chute de Dominique Strauss-Kahn, candidat à la Présidentielle de 2012, la femme de chambre s’exprime dans « Paris Match », affirmant, notamment, avoir été « privée de justice » et avoir eu envie de se « suicider ».
Dans une interview exclusive qui paraît ce jeudi 10 septembre dans les colonnes du Paris Match, l’ancienne femme de chambre de l’hôtel Sofitel, à New York, Nafissatou Diallo, s’exprime pour la toute première fois neuf ans après que l’affaire DSK provoqué un séisme en pleine campagne pré-présidentielle en France.
Le socialiste Dominique Strauss-Kahn, alors donné favori dans la course à l’élection présidentielle française de 2012, était plongé au cœur de la tourmente judiciaire et médiatique.
« L’affaire DSK a gâché ma vie ! »
« L’affaire DSK a gâché ma vie ! », déclare notamment Nafissatou Diallo. Neuf ans après l’affaire du Sofitel de New York, qui a précipité la chute de Dominique Strauss-Kahn, la femme de chambre s’exprime cette semaine dans Paris Match, affirmant, notamment, avoir été « privée de justice » et avoir eu envie de se « suicider ».
Tout remonte au 14 mai 2011, lorsque Nafissatou Diallo rencontre Dominique Strauss-Kahn, alors patron du Fonds monétaire international, dans la suite 2806 du Sofitel de New York. « Ce jour-là, tout a changé. Ce souvenir ne me quittera jamais », raconte-t-elle.
« Paris Match » a décroché un entretien exclusif avec Nafissatou Diallo. Dans le numéro de l’hebdo à paraître jeudi, elle s’exprimera pour la première fois dans un média sur l’affaire DSK. pic.twitter.com/Fs4lxmnDdK
— Fabien Randanne (@fabrandanne) September 9, 2020
Elle l’accuse d’agression sexuelle dans une suite du Sofitel
Ce jour-là, cette femme de chambre guinéenne âgée alors de 32 ans, accuse le patron du Fonds monétaire international d’agression sexuelle dans sa suite. La machine judiciaire américaine se met en route.
Raphaëlle Rémy-Leleu (@RaphaelleRL): « Ce qui ressort de l’affaire DSK, c’est la disproportion totale entre le poids de la parole de la victime et celle de l’accusé » pic.twitter.com/qjW4KoBqGW
— 120% NEWS (@120NewsBFM) September 9, 2020
Sexe, pouvoir, argent…
Sexe, pouvoir, argent, l’affaire qui oppose une immigrée africaine à l’un des hommes les plus puissants de la planète fascine des deux côtés de l’Atlantique.
Strauss-Kahn est incarcéré puis assigné à résidence
DSK, qui rejette les accusations, est incarcéré, puis assigné à résidence à New York. Il démissionne de ses fonctions de directeur général du FMI. Quand la procédure pénale est abandonnée le 23 août, le procureur ayant des doutes sur la crédibilité de Nafissatou Diallo en raison de mensonges répétés sur certains aspects de sa vie, DSK, alors 62 ans, rentre en France.
DSK a toujours nié
DSK a toujours nié l’avoir violée, mais elle affirme avoir « dit la vérité » sur ce qu’il s’est passé dans cette chambre. « J’ai été piégée et trahie. Je ne me remettrai jamais de la façon dont les procureurs de New York m’ont traitée », poursuit l’ex-femme de chambre dans le long entretien accordé à nos confrères. « À cause de ce qu’ils m’ont fait subir, j’ai eu envie de me suicider. »
Un accord conclu
Un an et demi après les faits, un accord sera conclu avec Dominique Strauss-Kahn. Si le montant de la transaction n’a jamais été révélé, Paris Match avance la somme d’un million de dollars. « Je voulais sortir de cette histoire aussi vite que possible », retrace-t-elle. Je n’avais absolument pas l’intention d’écrire un livre à l’époque. » Ce qu’elle prépare aujourd’hui, avec un nouvel ouvrage sur l’affaire afin de « donner [sa] vérité ».
« J’ai eu envie de me suicider »
Nafissatou Diallo se confie sur sa version des faits, sa vie depuis ce qu’elle appelle « l’accident » et charge la justice américaine.
Je ne m’étais jamais considérée comme une militante féministe, mais je veux que ce qui m’est arrivé serve aux autres
Aujourd’hui, elle explique vouloir créer « une fondation dont j’ai déjà le nom en tête pour aider les femmes qui, comme moi, sont arrivées en Amérique sans éducation, sans même parler la langue, et qui ont vécu des situations horribles. […] Je ne m’étais jamais considérée comme une militante féministe, mais je veux que ce qui m’est arrivé serve aux autres ».
KHIRENA AVEC midilibre.fr